Armistice 1918

Appartenant à la compagnie internationale des wagons-lits, l’Armée Française le réquisitionne en Septembre 1918.  Pour éviter d’humilier la délégation allemande le maréchal Foch cherche un endroit reculé, proche de Paris. C’est ainsi que l’on choisit la clairière de Rethondes dans la forêt de Compiègne. L’Armistice mettant fin à la Première Guerre Mondiale est signé le 11 novembre 1918 par les Alliés et les plénipotentiaires allemands. 

Avant la guerre, ce beau wagon-restaurant emmenait les Parisiens à Deauville. Le wagon de Rethondes est une pièce d’histoire exceptionnelle qui résume l’histoire du siècle.

OÙ EST PASSÉ LE WAGON DE RETHONDES ?

Au musée de l’Armistice 14-18, à Compiègne, se trouve un wagon installé en 1950. Il est “d’une autre série que le vrai wagon”, dans lequel a été signé l’armistice. Mais dans une vitrine du musée, se trouve une rampe et une enseigne disant que c’est tout ce qui reste du vrai wagon. 

Qu’est-il donc devenu ? Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Hitler n’a jamais demandé la destruction du wagon. La fin du conflit approchant, il l’a fait fait évacué en Thuringe, à Krawinkel, où il a été en partie brûlé. Récupéré par les soviétiques, il a été donné “en catimini” à une usine est-allemande de matériel ferroviaire d’aiguillage. “Le wagon va finir bête de somme pendant 30 ans jusqu’à ce qu’il soit jeté et détruit dans les années 70.”

POURQUOI UN WAGON POUR SIGNER L’ARMISTICE ?

En 1918, les Alliés cherchent un lieu pour signer l’armistice. La population est tellement meurtrie que l’on craint des débordements. “On comprend vite qu’il faut se cacher pour signer l’armistice, explique François-Guillaume Lorrain, on arrive assez vite près de Compiègne.” Car “‘il fallait des rails” : le moyen le plus sûr de faire venir les Allemands en France reste le train. Et l’idée du wagon s’est imposée car il fallait les faire venir “à l’endroit même où l’armistice serait signé”. Mais “les rares fois où les Allemands vont se montrer à la fenêtre du wagon, ils vont risquer le lynchange”.

On choisit donc presque “par hasard” ce “beau wagon-restaurant que l’on transforme en bureau”. En attendant le traité de Versailles signé le 28 juin 1919, l’armistice est reconduit tous les trois mois : à chaque fois le wagon va resservir. Puis “on le renvoie à la vie civile, il repart sur les rails de la gare Saint-Lazare”. C’est Clémenceau qui est intervenu pour qu’il soit considéré véritablement comme un objet d’histoire.

EN 1940, LE WAGON SYMBOLISE LA FRANCE BATTUE

“Pour réécrire et effacer la défaite de 1918, Hitler demande que l’armistice de 40 soit signé exactement au même endroit, au mètre près, dans la clairière de Rethondes et dans le wagon en question.” Après l’armistice du 22 juin 1940, Hitler fait emmener le wagon à Berlin pour le proposer à l’admiration des foules, “un voyage trimophal à travers l’Allemagne jusqu’à Berlin”. 

Compiegne 1940, Generaloberst Keitel überreicht  die Waffenstillstandsbedingungen

La fin du wagon de l’armistice ne fut pas à la hauteur des événements dont il a été le témoin: brûlé par les SS en Thuringe peu avant l’arrivée des alliés en 1945, il n’a pas pu être rapatrié au musée de l’armistice où il trônait encore cinq ans plus tôt…les visiteurs du mémorial y trouveront tout de même un modèle identique, construit à la même époque, pour satisfaire leur curiosité.

Le wagon de Rethondes, à 75 km de Paris, et 1000 de Berlin, le wagon le plus terrible du plus terrible des siècles où périrent des millions d’innocents, un wagon parmi tous ces autres wagons de malheur, du wagon plombé de Lénine aux wagons de déportés. Mais ce wagon là, c’est différent, c’est le wagon princeps et à lui seul il constitue un symbole.

Symbole d’une drôle de paix, cette paix de 1918 qui fut accueillie avec soulagement par nos aînés, et comme on les comprend. On gagna la guerre, mais comme le dit Clémenceau, on ne parvint pas à gagner la paix. De 1918 à 1939 ce ne fut qu’une trêve dans ce cauchemar, cette autre guerre de Trente Ans. On fit donc la paix dans un wagon, ici même où je me trouve, un 11 novembre 1018 avec un temps semblable à celui-ci, c’était pour en finir avec la mort, la nuit, le sang.

Oui mais voilà, ensuite ce wagon même devint un enjeu, et la revanche d’Hitler se trouve toute entière inscrite dans cette pauvre clairière éloignée de tout, des regards, de la ville, soumise de temps à autres à la curiosité des animaux de la forêt. Hitler n’eut de cesse que de détruire cette clairière, la plaque que l’on y avait apposé, les statues qui y étaient disposées, les statues, toutes les statues qui y étaient toutes sauf une, celle du Maréchal Foch.

Hitler voulait son moment seul face à Foch et tant pis si c’était un Foch de pierre, il ne voulait plus aucune mention de ceux de 14, puis Hitler déménagea ce wagon et le donna à voir aux foules nazis, un wagon particulièrement chamarré lors des journées de la Wehrmacht.

 

 

 


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2419 D: LA CARROZZA DELL’ARMISTIZIO

http://www.clamfer.it/02_ferrovie/2419-d/carrozza%20armistizio.htm